L'installation des Acadiens à Belle-Ile en Mer
Un peu à la manière de l'Acadie, Belle-Ile en Mer était occupée par les Anglais, le traité de Paris (3 novembre 1762) qui donnait le Canada aux Anglais nous permettait par contre de récupérer Belle-Ile.
L'île fut complètement libérée le 11 avril 1763, un mois plus tard ce fut la libération des Acadiens prisonniers en Angleterre qui vinrent grossir le nombre des réfugiés dans les ports Français.
Plusieurs projets d'installation des Acadiens sont proposés, dont celui de Belle-Ile (8 ans avant le projet poitevin).
Dès juillet 1763, 3 chefs de famille acadiens, Honoré Le Blanc,
Joseph Trahan et Simon Granger se rendent à Belle-Ile, afin de juger
de la possibilité d'une implantation sur cette île bretonne.
Le Baron de Waren, gouverneur de l'île juge ce premier contact positif,
"ils ont paru très contents de ma réception et s'en sont
retournés le 27. Comme ils sont gens fort industrieux et habiles
cultivateurs, je serais enchanté de les voir arriver: ce serait un
bon boulevard contre ceux qui les ont maltraités."
Mais tout n'est pas si rose, les acadiens, soutenus par l'abbé Le
Loutre, voudraient rester groupés sur l'île dans une même
paroisse, ce qui n'est pas du goût de Waren qui veut au contraire les
disperser sur l'ensemble du territoire "afin que tous les habitants ne fassent
qu'un seul esprit et qu'un même peuple."
L'abbé Le Loutre qui avait participé à cette première
visite, prend les affaires en main et en janvier il annonce a Waren qu'il
a trouvé 77 familles déterminées à passer dans
l'île.
Mais les affaires trainent en longueur, les habitants de l'île ne sont
pas très heureux de voir débarquer ces réfugiés,
rien n'est prêt, il manque des maisons, il faut commander des chariots,
des charrues, du bois, des boeufs, des vaches... C'est l'abbé Le Loutre
qui gère tout cela.
En septembre 1765 Armand Granger et Joseph Le Blanc sont chargés de péparer l'hébergement des 78 familles, les premières arrivent le 22 septembre, d'autres le 1er octobre, puis le 18 et enfin le 30 octobre. Elles sont logées provisoirement dans "les grands magasins aux avoines" qui sont une halle. Les acadiens participent aux travaux de construction des maisons, certains, qui étaient marins, embarquent avec des patrons pêcheurs du pays.
Pour arriver à un partage des terres équitable prenant en compte
la composition des famille, l'origine, la parenté, les affinités;
Isambert à imaginé un système original avec des "lotties"
et des "brigades".
Les "lotties" sont des lots de terres bien précis et
numérotés, les "brigades" au nombre de 13, sont constituèes
de 6 familles, chacune dotée d'un "chef de brigade" qui sera chargé
de tirer au sort la lottie attribuée à chacune des brigades.
Les familles Boudrot à Belle-Ile en Mer
Les familles Daigle à Belle-Ile en Mer
Archives Départementales du Morbihan: Déclaration des acadiens
de Belle Ile en Mer (série 4A49)
Archives Départementales du Morbihan: Registres Paroisiaux de Belle
Ile en Mer.
Acadie Belle-Isle-en-Mer (Suzanne Le Toquin-Vinet)
Belle-Ile en Mer (Docteur Joseph Ollieric)
Histoire et généalogie des Acadiens (Bona Arsenault)
The acadian exiles in Nantes (Albert J Jr Robichaux)
Acadians in exile (Rev Donald J Hebert)
Les Acadiens partis de France en 1785 pour la Louisiane (étude de
M Guy Bugeon et Monique Hivert Le Faucheux)
Revue des Amities Acadienne N° 25 (article de M René Perron)